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Nalbandian perce la grande muraille Roger Federer a concédé sa quatrième défaite de la saison en finale de la Masters Cup face à David Nalbandian, dimanche. L'Argentin, qui a maintenu le double tenant du titre sous pression pendant 5 sets, remporte son premier titre majeur. L'année de tous les records s'achève pour le Suisse. |
MASTERS CUP - FINALE D. Nalbandian (Arg) Voyage au bout de la saison pour Roger Federer. Absent des courts depuis l'US Open, arrivé "sur une jambe" à Shanghai (cheville fragile), Roger Federer a donc fini à genou la finale d'un tournoi qui devait lui offrir une place au soleil de l'histoire du tennis. Le numéro 1 mondial, double tenant du titre de la Masters Cup, a perdu une finale épique face à David Nalbandian, joueur invité par le tournoi après les abandons de Lleyton Hewitt et Andy Roddick. Pour ses retrouvailles avec un joueur qu'il a souvent croisé par le passé, que ce soit chez les juniors ou sur le circuit pro, et dont le dernier duel, accroché, datait à peine de quelques jours (victoire de Federer en round robin), le Suisse a été égal à lui-même pendant au moins deux sets. Federer comme d'habitude ? On sait Federer capable de faire basculer une rencontre sur deux ou trois points décisifs par set. Ce dimanche, "Rodgeur" ne s'est tenu à cette formidable habitude qu'avec le concours de la chance. Confronté à un joueur régulier dans l'échange et surtout sans complexe, le numéro 1 mondial a joué par à-coups, alternant balayage vivace du court et fautes directes.
Peu impressionné par le génie heureux de son adversaire, Nalbandian a poursuivi son travail de sape dans la seconde manche. Le poids de ses balles a clairement mis Federer à l'épreuve. Cependant, malgré cette domination en fond de court, le numéro 9 mondial (Race) a subi les contres fulgurants du numéro 1. Breaké à 3-2, il est revenu, opiniâtre, à 4-4. Nalbandian sans complexe
A 11/13, le champion de Cordoba, concède la seconde manche mais il joue son meilleur tennis. Et là est tout le mérite de David Nalbandian lors de cette finale : malgré l'inéluctable enchaînement du scénario de la finale, pendant deux sets, le joueur a fait preuve d'une détermination et d'une régularité sans faille. En poussant Federer dans ses derniers retranchements, il a creusé une brèche plus profonde que le score ne pouvait le laisser penser. Federer moribond et au rebond
A la dérive physiquement, Federer a tout misé sur son bras pour réussir un impossible retour. Sans ses jambes, il a pourtant coupé le souffle au public du Qi Zhong et à David Nalbandian, épaté et tout tremblant de voir son adversaire moribond revenir à 4-4 et servir pour le match à 5-4. En prenant les balles plus tôt que jamais en haut du rebond, le Suisse a pris beaucoup de risques. Une fois remis de ses émotions, l'Argentin a retrouvé le punch et la cadence qui avait fait si mal à son rival (massé par le kiné deux fois). Un scénario rare pour une première
Quant à David Nalbandian, qui avait programmé d'aller pêcher en Patagonie, il entre dans l'histoire en remportant son premier titre majeur, trois ans après sa défaite en finale de Wimbledon 2002 (battu par Hewitt). C'est la première fois depuis 1998 (victoire de Corretja sur Moya 3-6, 3-6, 7-5, 6-3, 7-5) qu'un joueur remporte la Masters Cup après avoir été mené deux sets à rien. Ivan Lendl avait réussi cet exploit en 1981 face à l'Américain Vitas Gerulaitis. Durée de la finale : 4h30 environ.
Face-à-face : 6-4 pour Nalbandian A SAVOIR : L'Argentin est encore le seul avec Rafael Nadal (2 victoires, 1 défaite) dans le Top 20 à avoir un solde positif face au Suisse. 2005 Masters Cup, F : Nalbandian |
Après un échange de politesse (un break et un débreak chacun), les deux hommes ont conclu la première manche par un jeu décisif de haute volée. L'Argentin réussissant des volées amorties en extension "federesque" et le "vrai" Federer profitant d'un ace sur seconde balle (faute selon la vidéo mais jugée bonne) pour creuser l'écart et s'imposer 7/4 sur une petit mini-break.
Le match atteint alors un sommet lors du dixième jeu (5-5) sur des échanges ultra-rapides et variés. Federer n'arrive toujours pas à plier le set mais il possède encore la petite marge de réussite nécessaire aux grandes victoires : lors du second tie-break, Nalbandian force ses coups sur trois balles de set et voit une nouvelle décision litigieuse de l'arbitre le priver d'un point essentiel.
En manque de rythme malgré ses quatre matches de la semaine, Federer a en effet sombré d'un seul coup. Dès la reprise du troisième set, le natif de Bâle a commis ses premières doubles fautes du match à 30/A et 30/40. Ce break, bientôt suivi d'un autre ont déclenché une curieuse spirale. L'invincible champion s'est transformé en gestionnaire maladroit. Non seulement le meilleur joueur de l'année a laissé filer la troisième manche mais il a également encaissé dix jeux de rang ( de 1-0 dans la quatrième manche à 1-6, 0-4 dans le cinquième).
Le regard noir, usé, mais la tête haute, Federer a lutté en vain lors du dernier jeu décisif marqué par une volée basse de coup droit fatale au Suisse (deuxième break contre un seul débreak). Après sa défaite face à Safin à melbourne, Federer perd son deuxième match en cinq sets de l'année (sur trois disputés). Sa série de 24 victoires en finale s'achève, celle aussi de 35 victoires de rang, ses rêves de triplé de même, et le record de John McEnroe reste inégalé.